Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

25/03/2015

Synode de la famille : en France, "appel à un réveil"

 pape françois

"Faire face à des situations nouvelles..."

"Ce temps est favorable à l’Évangile, il revient aux croyants d’en prendre conscience..." 


 

 

Cet appel réagit à la fronde de catholiques de droite* envers le grand aggiornamento lancé par le pape. Fronde qui vient surtout de l'Hexagone... Cinquante ans après que leurs parents aient refusé de comprendre le IIe concile du Vatican (et l'on a vu les conséquences de ce refus), certains catholiques refusent de comprendre la nouvelle évangélisation. Ils refusent donc de comprendre François.

Envers François – comme naguère envers Vatican II –, ce "refus de comprendre" a deux formes et deux sens :

certains veulent arrêter l'élan... (c'était le cas des "intégristes" de 1965, qui prenaient l'Eglise pour leur musée ; c'est le cas des "identitaires" de 2015, qui confondent l'Eglise et leur milieu).

certains veulent faire dérailler l'élan  en prétendant l'accélérer. (C'était le cas des "progressistes" de 1965, qui voulaient subliminalement une Eglise sans Symbole des apôtres. C'est le cas des "progressistes" de 2015, qui veulent subliminalement... une Eglise sans Symbole des apôtres).

Combien sont les partisans de ces deux refus ? Une minorité.

Empêchons-les d'accaparer la visibilité, et réveillons-nous dans tous les diocèses !

D'où cet "appel à un réveil", signé notamment par la déléguée générale de Pax Christi, la présidente du Secours catholique, celle d'Aux captifs la libération, le président du CCFD, ceux de la Société de St Vincent de Paul, de l'Association des philosophes chrétiens, de l'Association catholique des médecins de France et des Semaines sociales, ou le secrétaire général de Justice et Paix France.

L'appel était présenté ce matin à RND par Louis Daufresne et Philippe Clanché (http://cathoreve.over-blog.com/ ). Le voici, surligné par nos soins :

 

Appel à un réveil

 

L’élection du pape François a suscité un réveil des espérances chrétiennes dans le renouveau de l’Église, sensible bien au-delà du monde des pratiquants.

Or, maintenant, on peut se demander si le peuple catholique, d’abord surpris de voir apparaître à Rome un pape prophétique, ne tarde pas à répondre à ses invitations. Beaucoup de catholiques peinent à comprendre l’ampleur et la nouveauté de ce qui leur est proposé.

Nous voulons espérer que ce constat est exagéré. Pour sortir de la passivité, nous avons besoin d’une prise de conscience de l’ampleur du sursaut appelé par ce pape et de la nouveauté qu’il apporte. Car cet homme devenu évêque de Rome ose affronter des questions sensibles qui touchent la vie des croyants, il appelle l’ensemble des fidèles à prendre la parole, à oser dire ce qu’ils vivent, quels malaises ils ressentent à l’écoute de certaines paroles stéréotypées.

Pour nos démocraties quelque peu usées, voilà un pape prophète qui n’a pas peur d’écouter le peuple des croyants et qui outrepasse ainsi les espoirs du jeu démocratique habituel. On se place pleinement ici dans la collégialité proposée par Vatican II et le souffle de l’Esprit qui en a permis l’audace et l’élaboration. 

Insistons sur cette réalité inouïe : sur l’ensemble des problèmes concernant la famille et qui se posent aux chrétiens immergés dans la société sécularisée, chacun est appelé, s’il le veut, à s’exprimer. Le collège synodal convoqué par le pape est invité à écouter ces voix qui viennent du peuple des croyants et à dialoguer avec elles ! Tout se passe comme si une vérité essentielle était redécouverte : c’est que les croyants et leurs communautés peuvent compter sur les lumières de l’Esprit donné à l’Église pour faire face à des situations nouvelles.

Nous osons leur dire : réveillez-vous et répondez à l’appel qui vous est adressé en vue de la deuxième session du synode sur la famille. Nous, signataires de cet appel, invitons nos frères dans la foi à s’exprimer nombreux sur ce qui leur est proposé par le pape François. Les Églises locales sont associées à un travail de discernement ; elles sont invitées à ne pas craindre le dialogue. Ce temps est favorable à l’Évangile, il revient aux croyants d’en prendre conscience.

Participer, c’est déjà, en soi, une belle approbation du renouveau de la vie chrétienne auquel le pape nous convie. Dire ce que peut-être nous osions à peine penser, contribuer au renouvellement du langage de la foi, notamment sur les réalités familiales, appuyer les paroles et les gestes d’ouverture de notre pape, ce sera notre manière de participer à une réelle renaissance de l’Église. Et, sachons-le, notre abstention, notre passivité, poussent l’Église à s’éloigner de la lumière de l’Évangile du Christ.

Le Synode d’octobre 2014, à travers ses débats, ses tensions et ses hésitations, a manifesté une dynamique qui ne doit pas s’interrompre. Il ne s’agit pas de bouleverser la doctrine catholique. Il s’agit de participer à ce travail de discernement aussi commun que possible, en vue de relever tous « les défis de la vie familiale dans le contexte de la nouvelle évangélisation ».

 

_______________ 

* Mais l'appel ne dit pas la nature de cette fronde, qui cache ses mobiles économiques et sociaux sous des prétextes religieux. (D'où le quasi-procès en hérésie fait sourdement au pape dans les journaux de la droite libérale).



Commentaires

APPEL

> Appel simple et authentique, et nécessaire !

en revanche mettre un lien vers cathoreve est peut-être clivant ; il faut renvoyer les deux franges de l'Église sourdes dos à dos, mais si ceux qui présentent l'appel sont de parfaits prototypes d'une de ces deux franges, il va être difficile de convaincre ceux qui sont au milieu !

perlapin


[ PP à Perlapin - Ma note venait de l'émission de Radio Notre-Dame, dont l'invité (régulier) était le blogueur de 'cathorêve'. Comment ne pas le nommer ? ]

réponse au commentaire

Écrit par : perlapin / | 25/03/2015

ACTES

> Entendre ce que l’Esprit dit aux Eglises, qui ne le désire ? Le plus difficile est de passer des paroles aux actes. Je voudrais être sûr que tous les signataires de cet appel se sont déjà colletés à la pastorale, entre catéchèse baptismale et accompagnement des familles en deuil…
C’est évidemment là, dans l’action évangélique et ecclésiale, au contact des familles, dans l’échange et la discussion avec tant de personnes déconnectées et parfois offensives – par exemple celles qui exigent que le parrain ou la marraine de leur enfant soit tel ou tel(le) ami(e) bouddhiste ou athée –, que s’éprouvent et se forgent les cœurs, que les consciences s’éclairent.
Pas de mission sans confrontation. Et qui dit confrontation dit dialogue en vérité, dit expulsion de toute mondanité. Implique donc que le curé ne bombarde pas « témoin de baptême » un non-chrétien, comme apparemment cela arrive dans beaucoup de paroisses.
Bref, la miséricorde oui, la patience évidemment… la mondanité, non !
Non à ce gloubi-boulga, ce « tout ce que vous voulez, soyons cool, n’ayons pas peur du progrès, balayons toute cette doctrine, vive la démocratie dans l’Eglise, le mariage pour tous, la PMA et pourquoi pas la GPA, où je veux, quand je veux, Dieu m’aime et il me comprend… », en vérité l’exact contraire des lectures du jour, fête de l’Annonciation : « (…) en entrant dans le monde, le Christ dit : “(…) Me voici, je suis venu, mon Dieu, pour faire ta volonté” » (He 10,4-10) ; « Marie dit alors : “Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole” ». (Lc 1, 26-38).
______

Écrit par : Denis / | 25/03/2015

MIASSIONNAIRE

> Il est difficile de dire que les fruits du Concile Vatican II en France, en Hollande et au Canada aient été ceux qui étaient attendus. On redécouvre aujourd'hui que l'Eglise est par essence missionnaire. Le pape François dans 'Evangelii gaudium' ne fait que mettre en musique 'Evangelii Nuntiandi' de Paul VI. Gloire à Dieu.

caillaud


[ PP à Caillaud - Pourquoi les fruits de Vatican II ont-ils tardé à ce point ? Parce que trop de catholiques (clercs et laïcs) ont refusé de comprendre le concile et la nouvelle évangélisation : soit par progressisme bradeur, soit par nombrilisme passéiste. ]

réponse au commentaire

Écrit par : caillaud / | 25/03/2015

à perlapin

> Vous jugez cet appel bon.
Les blogs "conservateurs" le boycottent.
Le blog Cathorêve l'a reproduit.
Cathorêve n'est donc pas toujours "frange sourde" en tout !
______

Écrit par : emmeline / | 25/03/2015

À emmeline et PP

> Je crois qu'on a alors là affaire à un cas parmi tant d'autres de récupération du pape François, qui explique (pour petite partie) pourquoi le message peine à passer dans notre pays. Un journaliste aux idées progressistes a bien entendu le droit de soutenir le pape, mais quand il le fait publiquement avec un tel appel, il prend le risque d'entacher le message du pape de ses propres opinions ; comme ce fut le cas avec les tradis intransigeants et Benoit XVI. Et après, je peinerai à en vouloir à certains de se méfier. Quand le camelot du coin vous vend un diamant, vous avez plutôt tendance à penser que c'est un faux. C'est sans doute un préjugé peu évangélique mais assez répandu pour en tenir compte si on veut vraiment travailler pour l'unité de l'église et non pour sa petite officine doctrinale... (Ces commentaires ne visent pas du tout PP, soyons clairs !)

perlapin


[ PP à P.

- "Récupération" ? Mais dès que l'enseignement du Magistère est reçu par nous tous, il court le risque de la "récupération" ! Va-t-on fuir les laïcs sous prétexte de garder chimiquement pur l'enseignement romain ? (On sait ce que les ultramontains français, par cette méthode, s'autorisaient comme entorses économiques et sociales à l'Evangile...)
- Le bien se diffuse quel que soit son canal. Il ignore les cloisons partisanes.
- Si l'on veut sincèrement "travailler à l'unité de l'Eglise", il faut donc commencer par faire ce que demandait Thomas d'Aquin : "s'élever jusqu'à l'indifférence envers les sources." Ce qui est bon est bon, d'où que ça vienne ! Ou alors on ne croit pas dans l'objectivité du bon et du vrai, et l'on s'enferme dans le subjectivisme qui catalogue les idées selon les gens, et les gens selon la tribu à laquelle on les affecte par habitude... (Ce qui revient à nier la possibilité que les gens puissent évoluer, voire se convertir). ]

réponse au commentaire

Écrit par : perlapin / | 25/03/2015

LE PRÉSIDENT DE LA C.E.F. PARLE DU SYNODE SUR LA FAMILLE

> Mgr Pontier, discours d'ouverture de l'assemblée plénière des évêques, 24 mars

" Au mois d’octobre prochain se tiendra à Rome le Synode ordinaire des évêques sur la vie et la mission de la famille dans l’Église et dans le monde contemporain. Voici bientôt deux ans que notre Église s’est emparée de cette réflexion avec la participation des fidèles des diocèses du monde entier. Depuis lors beaucoup de groupes ont poursuivi leur réflexion à l’aide de la relatio synodi et du questionnaire qui l’accompagnait. Des théologiens ont été sollicités pour éclairer de leur compétence telle ou telle de ces questions. C’est le temps du mûrissement, de l’approfondissement, de la remise devant les appels du Christ dans l’Évangile. C’est le temps de l’écoute de l’expérience de tant et tant de couples chrétiens, les uns vivant heureusement dans la réponse à son appel, les autres rendant compte de leur désir de vivre une suite du Christ, dans les situations qui sont les leurs, marquées d’ombre et de lumière. Les joies sont grandes et les souffrances nombreuses ! Notre Église perçoit un appel à approfondir tout ce que la famille peut apporter à l’Église et au monde contemporain en s’appuyant sur l’Évangile et sa longue tradition. Elle souhaite le faire en se faisant proche de ceux et celles qui traversent des épreuves. Elle souhaite le faire comme une mère et une pédagogue qui sait accompagner chacun sur le chemin de sa vie pour relever ceux qui sont tombés ou qui souffrent, pour s’instruire de ce que l’Esprit dit de l’expérience de foi vécue par les baptisés, pour soutenir chacun dans le pas qu’il peut faire aujourd’hui dans l’écoute du Christ, sincère, libre, ouverte et responsable. Le Pape François dans l’Exhortation « La joie de l’Évangile » s’exprimait ainsi : « Par conséquent, sans diminuer la valeur de l’idéal évangélique, il faut accompagner avec miséricorde et patience les étapes possibles de croissance des personnes qui se construisent jour après jour » (n°44).
Nous-mêmes, au cours de cette Assemblée nous allons prendre une journée pour échanger à partir de tout ce que nous avons entendu et vécu dans nos diocèses, pour débattre autour des questions essentielles qui se posent à nous, celles d’une annonce renouvelée, joyeuse, porteuse de l’espérance de l’Évangile de la famille, celle de la formation affective, sexuelle et relationnelle des enfants et des jeunes, celle du soutien apporté aux familles, celle de la juste attitude pastorale à promouvoir auprès de ceux et celles qui ont connu et connaissent des épreuves dans leur vie conjugale, familiale, ou dans le plus profond de leur être. Le Christ s’est approché de chacun pour panser les plaies, relever celui qui est tombé, appeler à la conversion le pécheur, révéler l’amour fidèle de Dieu. L’Église nous a confié le ministère pastoral pour être en ce temps qui est le nôtre, des pasteurs selon son cœur qui « connaissent l’odeur des brebis », comme aime le dire le Pape François, qui ne fuient pas quand le voleur ou le loup s’approche, qui demeurent en éveil sous le souffle de l’Esprit pour servir la rencontre de Dieu et de l’homme, dans le respect de ce qu’elle a d’unique et d’intime.

Le discernement pastoral

Ce ministère nous dépasse. Heureusement nous savons que nous ne sommes que des serviteurs et que la puissance de l’Esprit nous dépasse de part en part ! Nous sommes appelés à vivre en communion les uns avec les autres notre ministère. Le Pape François nous encourageait dans l’Exhortation apostolique « La joie de l’Évangile » à oser un discernement évangélique, c’est-à-dire « le regard du disciple-missionnaire qui « est éclairé et affermi par l’Esprit Saint » (n°50). Il exhortait « toutes les communautés à avoir « l’attention constamment éveillée aux signes des temps ». Il continuait ainsi : « Il s’agit d’une responsabilité grave, puisque certaines réalités du temps présent, si elles ne trouvent pas de bonnes solutions, peuvent déclencher des processus de déshumanisation sur lesquels il est ensuite difficile de revenir. Il est opportun de clarifier ce qui peut être un fruit du Royaume et aussi ce qui nuit au projet de Dieu » (n°51).
Une journée sera consacrée à cet acte de discernement évangélique sur l’exercice de notre ministère épiscopal aujourd’hui. Nous y serons aidés par le P. François-Xavier Dumortier, recteur de l’Université pontificale Grégorienne de Rome. Ce sera, j’en suis sûr, un grand moment de notre Assemblée, temps de prière ensemble, d’écoute de ce que nous dit l’Esprit aujourd’hui, temps d’humilité, de dialogue, d’accueil et de confiance. Comme le Christ prenant parfois à part ses disciples, nous nous laisserons conduire à part pour écouter ce qu’il veut nous dire et nous suggérer pour l’exercice de notre ministère aujourd’hui.
Le pape François vient d’annoncer la convocation d’une Année Sainte de la Miséricorde qui commencera le 8 Décembre prochain, solennité de l’Immaculée Conception, et qui s’achèvera le 20 novembre 2016 en la fête du Christ-Roi. Son ouverture coïncidera avec le cinquantenaire de la conclusion du Concile Vatican II. Pour expliquer son choix, le Pape a confié qu’il avait pensé à « comment l’Eglise pouvait rendre plus évidente sa mission d’être témoin de la miséricorde. C’est un chemin qui commence comme une conversion spirituelle » Il a ainsi invité tous les fidèles à être miséricordieux, insistant tout particulièrement sur les confesseurs. Les fêtes de Pâques qui approchent nous centrent sur ce mystère de la miséricorde de Dieu « qui n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par Lui » (Jean 3,17).
Là est notre espérance, celle dont nous voulons témoigner auprès du plus grand nombre.
Dans ce « monde splendide et dramatique », comme l’appelait le pape Paul VI, l’Évangile est notre boussole, le Christ plus que jamais notre guide. Sa croix nous illumine pour nous engager résolument sur le chemin de l’amour, pour que nous soyons des passeurs d’espérance, celle qui ne déçoit pas comme dit l’Apôtre Paul. C’est bien cette espérance qui va se célébrer dans nos communautés chrétiennes guidées par les prêtres et diacres. Tous seront présents à notre prière et tout spécialement les consacrés pour lesquels nous rendons grâce avec toute l’Église."
______

Écrit par : PP / | 26/03/2015

Les commentaires sont fermés.